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un peu d'histoire...
 
...ou comment sont nés le scoutisme et plus particulièrement l'Association des Guides et Scouts d'Europe.
 
 
Tout commence en 1900, avec la guerre du Transvaal en Afrique du Sud. Le gouvernement britannique confie à Lord Baden Powell, de son surnom BP, de défendre la ville de Mafeking contre les Boers, les Hollandais. Tâche ingrate, autant par le petit nombre de soldats qui lui sont confiés que par la taille des régiments hollandais en face. La lutte est inégale, Baden Powell le sait. Pourtant, il va soutenir un siège de 217 jours, jusqu'à la libération de la ville le 16 mai 1900. 
Il doit cette victoire du fait de sa ruse (il a notamment fait poser, devant les yeux de l'ennemi, des "mines" tout autour de la ville, en fait constituées de déchets et de sable) et surtout de son utilisation des jeunes adolescents de la ville. Il les a en effet chargés de transporter des messages, profitant de leur apparente innocence pour leur faire franchir les lignes ennemies. 

 
Lord Baden Powell

Ainsi, à son retour, triomphal d'ailleurs, en Angleterre, il lui est venu l'idée de créer des activités où ces garçons pourraient enfin explorer toutes leurs capacités, partant du constat que ceux-ci valent bien plus que ce à quoi l'on s'attend. De plus, il y voit l'occasion de les sortir de leurs quartiers sales et délinquants pour leur faire pratiquer des activités saines : le scoutisme est né. Cependant, contrairement aux idées reçues, le scoutisme n'est pas une école militaire ; Baden Powell dit lui-même : « À la fin de ma carrière militaire, je me mis à l'œuvre pour transformer ce qui était un art d'apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d'apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n'a rien de commun avec les principes militaires ». Seul l'aspect de l'obéissance est resté, quoi que largement diminué, afin de former des garçons (et plus tard des filles) responsables et disciplinés. 

C'est donc comme cela qu'est arrivé le premier camp scout, sur l'île de Brownsea, en août 1907. Il a duré une vingtaine de jours, et a réuni plusieurs garçons déjà répartis selon le systême de patrouilles, avec à leur tête un CP.

 
premier camp scout sur l'île de Brownsea

Pau après, BP consigne par écrit les cinq buts du scoutisme : santé, sens du concret, personnalité, service, sens de Dieu. Sur cette base, il fera aussi la loiscoute et les principes (voir : loi-scoute) .
En 1909, sa femme Agnès crée les premières compagnies de guides. En 1910, le scoutisme est séparé en trois tranches d'âge :
- les louveteaux, de 8 à 11 ans
- les éclaireurs, de 12 à 17 ans
- les routiers, à partir de 17 ans

Le mot "scout" signifie éclaireur en anglais, on le retrouve par exemple dans "escoute", ... Les scouts sont en effet des éclaireurs, dédaigneux d'eux-mêmes et de leur confort pour servir toujours mieux leur prochain.

En France, les premiers scouts sont dirigés par quelques pasteurs protestants, bien qu'eux soient aux trois quarts catholiques. Le chanoine Cornette s'en inquiétant, ils lui répondent : "C'est de votre faute, où sont les mouvements catholiques ?". 
En 1910 naît le premier mouvement officiel en France : les Eclaireurs de France, neutres sur le plan religieux. Puis en 1911 les Eclaireurs des Alpes (catholiques), les Eclaireurs Unionistes (protestants), et une multitude de petits groupes sans liens apparents.
Baden Powell facilite également l'implantation du scoutisme en Europe, jusqu'au jour ou un certain Père Jacques Sevin, jésuite, le découvre lors de ses études en Belgique. 

 
 

le Père Sevin

 
Il fait alors la rencontre du cardinal De Westminster, et comprend avec lui qu'un mouvement réellement catholique serait en tous points bénéfique pour la jeunesse. Et ce, d'autant plus que cela est réclamé par de nombreux jeunes, surtout en France. C'est ainsi que le 25 juillet 1920 voit la création d'un nouveau mouvement : la Fédération Nationale Catholique des Scouts de France. En 1921, le scout de France promet "d'être fidèle à Dieu".

On doit donc au Père Sevin la catholicisation du scoutisme, et ainsi de nombreux textes, tels que le chant de la Promesse, l'adaptation de la prière de St Ignace en "prière scoute", ... Il a également instauré les trois vertus du scout : franchise, dévouement, pureté.

Mais revenons à l'histoire. Les scouts de France prennent rapidement de l'ampleur, et sont reconnus par l'état comme d'utilité publique en 1927. Mais la seconde guerre mondiale vient tout perturber, et la plupart des chefs sont touchés par la mobilisation générale. Le scoutisme continue, clandestinement, dans la zone occupée, et se regroupe dans la zone libre. De nombreux scouts, spécialement des chefs, prennent part à la résistance.Tout se rétablira progressivement à partir de 1944.

En 1952, l'idée d'un mouvement dépassant les frontières est apparue, avec la création des Europa-Scouts par F. Von Perko en Autriche. Ce mouvement n'aura malheureusement pas le succès voulu, bien qu'il existe toujours aujourd'hui, attaché à la forme extraordinaire du rite Romain.
C'est alors qu'en 1956, en se divisant, les Europa-Scouts engendrent la FSE, Fédération du Scoutisme Européen. Jean-Claude Alain en fondera la branche française. En 1962, le mouvement de Périg Géraud-Kéraod se rattache aux scouts d'Europe, ainsi que plusieurs unités indépendantes, de part et d'autre de l'Europe. Périg Géraud-Kéraod qui donnera par la suite un dynamisme sans précédent au mouvement, tout en reprenant également quelques-uns de ses textes qui sont désormais les mêmes dans chaque pays. Les scouts d'Europe sont depuis lors enracinés dans la tradition chevaleresque, que l'on retrouve particulièrement dans la Promesse.

 

Périg Géraud-Kéraod

Aujourd'hui, on compte en France trois grands mouvements : les scouts de France, les scouts unitaires de France et les scouts d'Europe (la branche française s'appelle l'AGSE, Association des Guides et Scouts d'Europe). Les trois sont catholiques, même si le premier l'est plus dans la théorie que dans la pratique (bien que cela varie énormément d'un groupe à l'autre). Il en existe d'autres, moins représentés, comme les scouts de Riaumont, les scouts St Louis, les Europa-Scouts, les éclaireurs et éclaireuses unionistes de France, ...

L'Union Internationale des Guides et Scouts d'Europe, présente dans quinze pays (en Europe et au Québec), compte actuellement 55 000 membres. L'association française, l'AGSE, en dénombre 28 000, dont 5 000 chefs. L'AGSE est une association agréée par l'Etat depuis 1970, et est reconnue par la congrégation des évêques de France comme mouvement d'éducation catholique. 
On ne peut que lui souhaiter bonne continuation !

 
emblême des scouts d'Europe
 
                    
emblême des scouts de France                 emblême des scouts unitaires de France
 
 
Sources : http://www.scouts-europe.org/ et http://www.fraternite.net/
copyright 1° Dombes & co
 
 



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