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article dans la revue Scout d'Europe n° 259 !




 
     17 décembre 2011... Alors que le soleil n'a pas encore entamé sa lente course au-dessus du pays dombiste et que tout être humain normalement constitué profite avec plaisir de la première grasse matinée des vacances, ils sont là. Qui sont-ils ? De pauvres gueux  de 14, 15, 16 ans, plus fous les uns que les autres, gais malgré leurs sacs qui devraient les écraser, empêtrés dans un uniforme qui fait leur force et leur honneur, et conduits par des chefs qu'ils aiment et admirent. Que font-ils ? Ils laissent en guise d'adieu un dernier sourire à leurs parents émus, sur le quai de gare, tout en alourdissant un peu plus encore leurs sacs avec l'intendance du camp. Il y en a même qui rigolent, c'est dire s'ils sont joyeux de partir dans une aventure dont ils ne reviendront peut-être jamais... Leur chef s'agenouille, et comme le Christ qui naguère lava les pieds de ses disciples, il étanchéifie quelque peu ceux de ses CPs et seconds. Puis le signal, et tous s'engouffrent dans le wagon qui les conduira loin, très loin vers la Savoie et les sommets du Voiron.
     Décidément, même l'éclat luisant des sièges moelleux du train ne les attire pas : ils ont préféré s'asseoir sur leurs sacs, entassés dans un coin d'où l'on n'a pas voulu les déloger. Mais le trajet n'est pas long : les voilà qui descendent bien vite, et après une dernière vérification des sacs, auxquels ils ont encore sanglé une paire de raquettes et des bâtons loués sur place, ils s'élancent en chantant vers le monastère Notre-Dame des Voirons, mille mètres plus haut. La troupe 1° Notre-Dame des Dombes est en camp de haute patrouille...
     Mais, chers dombistes, un camp HP, c'est pour faire quoi ?

          
 
     Un camp HP : pour se retrouver, voyons !

     L'objectif de ces quatre jours, c'est avant toute de se retrouver non pas comme une "bande de potes", mais comme une équipe soudée regroupant des garçons à qui l'on a confié une mission : celle de faire grandir leurs petits frères. Pour cela, il faut que l'ambiance à la troupe soit excellente, et c'est avant tout sur les plus anciens que cela repose. Ainsi, en apprenant à nous connaître et donc en partageant de bons moments ensemble, les scouts qui nous sont confiés bénéficient de cet esprit d'unité et de partage. Et ils deviendront vite, eux aussi, des piliers de troupe sur lesquels d'autres pourront compter. Au déla des plaisanteries et anecdotes qui nous font immanquablement bien rire, nous vivons ensemble des moments époustouflants, dans la beauté de la montagne qui nous entoure, mais aussi dans la difficulté : randonnées en raquettes, longue marche pour joindre le monastère et la gare, autant d'épreuve qui nécessitent de l'entrain... et de l'entraide ! Mais tout ne s'arrête pas là : les veillées, le service aux soeurs qui nous ont accueillis, et même les jeux les plus délirants comme le tradéridéra où nous échangeons nos verres au rythme de la chanson, sont autant d'activités qui nous permettent de profiter à plein de ces quelques jours vécus ensemble.

 
          

       Un camp HP : pour progresser, évidemment !

     Mais la bonne humeur n'est pas le seul mot d'ordre du camp. "Rester immobile ne sert à rien, il faut choisir entre progresser ou régresser" disait Baden Powell. C'est dans cette logique que nous nous sommes formés régulièrement au cours du camp. Tout d'abord, en apprenant des chants nouveaux qui viendront étayer le répertoire de la troupe, afin d'exploiter au mieux notre bon vieux Hodari... Mais aussi en découvrant des noeuds nouveaux, par le biais de jeux préparés par le CP et le second de chaque patrouille, ou encore grâce à un topo sur le noeud dufour par Tanneguy, notre assistant. Une démonstration de l'utilisation des ARVA (Appareils de Recherche des Victimes d'Avalanche) nous permet de découvrir un peu plus le secourisme de haute-montagne, puis nous nous exerçons à retrouver l'un des appareils caché dans la neige, grâce à un appareil récepteur, une pelle et une sonde. Et enfin, une longue journée de raid polaire agrémentée d'un splendide repas trappeur vient couronner le tout : dinde cuite sur le grill en brochettes, abri trappeur confectionné avec un toit pour nous protéger d'une éventuelle tempête de neige, voici de quoi nous mettre dans la peau de parfaits aventuriers montagnards. Au final, nous serons tous revenus avec de nouvelles techniques dans la tête, et un grand nombre d'idée pour occuper nos patrouilles respectives jusqu'à la fin de l'année ! Les chefs en profitent pour décider de l'avenir de la troupe posément, pendant de longs et riches Conseils des Chefs.

 
          

     Un camp HP : pour se recueillir, avant tout !   

     En ces derniers jours de l'avant, c'est tout naturellement la vie spirituelle qui a été privilégiée dans notre programme. Nous avons profité de la communauté des soeurs de Bethléem qui nous accueillait pour participer à la messe et à certains offices, bien sûr, mais aussi pour tenter de vivre comme elles le silence : nous dormions chacun dans des cellules séparées, pour pouvoir méditer et prier à notre guise le soir, et nous avons également observé quotidiennement un temps de silence pour méditer les évangiles qui nous étaient proposés chaque jour, en rapport avec les axes d'effort du jour qui étaient chacune des trois vertus scoutes. 
Notre conseiller religieux nous a par ailleurs bien vite rejoints, offrant ainsi la possibilité de vivre aussi des temps d'adoration dans la belle chapelle mise à notre disposition. Mais enfin, nous avons eu la chance de dîner avec l'aumônier du monastère dont la vie est chargée de joie et de service, à l'image de l'idéal qui est le notre depuis que nous avons pononcé notre Promesse : le Père Jaccard a vécu, en compagnie de son frère, de longues années en mission, d'abord auprès des lépreuseries où ils ont longtemps côtoyé Mère Thérésa, puis auprès des jeunes filles d'Amérique du Sud victimes de la prostitution. La conversation tourne autour d'anecdotes les plus diverses : l'auteur  du livre Mission impossible sans Lui, amoureux de Sainte Thérèse selon ses propres termes, nous raconte successivement comment il a mis au point une prothèse qui a révolutionné les méthodes de soin pour lépreux, ou encore nous évoque le ton ému de Jean-Paul II lorsque, dinant avec lui et son frère au Vatican, il leur déclare à propos des jeunes filles d'Amérique latine : "Allez leur dire que je les aime, que l'Eglise les aime !". Témoignage vivant de l'Amour du Christ qui l'a tant habité, le Père Jaccard est simple, franc et amical. Et pourtant, ce soit là, plus d'un garçon a rêvé d'héroïsme et de charité, à la 1° Notre-Dame des Dombes.

 
     
 
     Pour conclure, s'il y a une chose qui a manqué lors de ce beau camp de HP, c'est bien le temps : quatre jour après notre départ, il a pourtant fallu nous rendre à l'évidence, le camp s'achevait et nous devions redescendre... sur Terre. Alors, quittant le sommet enneigé de nos belles montagnes, où jamais le monde ne fut si beau (comme dit le refrain), nous sommes revenus dans nos foyers pour répandre un peu de la joie que nous avions reçus là-haut... et pour attendre avec impatience les premières activités de l'année 2012 !

   

                     

           

                   

          

                

                      

             

             

               

          

               

                      
 
 



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